(LECONOMISTE DU MALI)-Depuis la fin des années 80, le Mali s’est hissé parmi les plus importants producteurs industriels d’or en Afrique grâce aux mines de Kalana (Yanfolila) et de Syama (Kadiolo). Malgré sa position de troisième ou quatrième producteur d’or sur le continent, le Mali bénéficie de manière limitée de cette ressource précieuse.
La majeure partie des profits générés par l’extraction de l’or revient à des entreprises étrangères, laissant peu de retombées économiques significatives au pays lui-même. Ce constat amène une interrogation légitime sur les bénéfices réels que retire le Mali de ses ressources naturelles.
Dès les années 80, l’exploitation industrielle de l’or commence au Mali, marquant le début d’une ère nouvelle dans l’économie du pays. La découverte et l’exploitation des mines de Kalana et Syama ont placé le Mali sur la carte mondiale des producteurs d’or, suscitant ainsi l’intérêt international. Toutefois, malgré cette manne, le pays reste confiné dans le cercle des nations en développement avec un faible retour économique de cette richesse.
Le Mali se positionne régulièrement parmi les trois ou quatre plus grands producteurs d’or en Afrique. Cette place enviable révèle un contraste frappant avec le faible impact économique de l’or sur la vie des citoyens maliens. Le manque de bénéfices tangibles pour la population met en lumière les défis liés à l’exploitation et à la gestion des revenus issus de l’or.
La richesse générée par l’extraction de l’or ne se reflète pas dans l’économie malienne. Les avantages économiques attendus, tels qu’une augmentation significative du niveau de vie des Malien(ne)s ou une amélioration des infrastructures publiques, ne se matérialisent pas. Ce phénomène s’explique en grande partie par la faible part des revenus de l’or qui reste dans le pays, le reste étant capté par des entreprises étrangères et par le manque de transparence dans la gestion de cette ressource.
Le commerce de l’or malien est entaché par des pratiques d’exportations illégales, principalement vers Dubaï. En 2021, plus de 7 milliards de dollars d’or auraient été illégalement exportés, soulignant l’existence d’un marché noir florissant et d’un véritable réseau de trafic. Cette situation sert les intérêts d’une minorité au détriment de l’économie nationale, empêchant le Mali de bénéficier pleinement de ses ressources.
Les revenus échappés, en raison du trafic et de la sous-taxation de l’or, auraient pu servir à d’importants projets de développement. Les sommes considérables manquées pourraient financer la construction d’infrastructures clés telles que des ponts, des universités, ou encore des centrales solaires. Cette fuite des richesses représente un manque à gagner considérable pour le développement du Mali.
Pour contrer cette situation préoccupante, une meilleure coordination régionale et internationale est essentielle. L’harmonisation des politiques fiscales, une transparence accrue dans l’exportation de l’or et la mise en œuvre de mesures visant à améliorer la traçabilité de l’or extrait pourraient significativement réduire le trafic illégal.
Notons que les experts appellent à une action concertée des partenaires internationaux pour aider le Mali à capitaliser sur ses ressources en or, en imposant notamment une pression sur les marchés d’importation afin d’encourager des pratiques d’achat responsable.
Konta, Lenfant du Nord