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Une manœuvre financière audacieuse : le prêt massif de HBK DOP au Soudan du Sud

(LECONOMISTE DU MALI)-L’annonce récente d’un prêt d’environ 13 milliards USD proposé par HBK DOP, une entreprise émiratie, au Soudan du Sud a suscité un vif intérêt et de nombreuses questions quant à ses implications économiques et politiques.

Dirigée par un lointain parent de la famille royale d’Abou Dhabi, Sheikh Hamad Bin Khalifa Al Nahyan, HBK DOP cherche à acheter la totalité de la production pétrolière du pays africain à un prix réduit pendant deux décennies, une proposition révélée par Bloomberg suite à un rapport d’enquêteurs de l’ONU.

HBK DOP, fondée par Sheikh Hamad Bin Khalifa Al Nahyan, se profile comme une entité influente dans le secteur de l’énergie globale et cherche activement à sécuriser des ressources pétrolières à l’échelle mondiale. Le choix du Soudan du Sud, pays doté d’un immense potentiel pétrolier mais aux prises avec des défis économiques et politiques significatifs, reflète une stratégie d’investissement audacieuse et calculée de la part de cette compagnie émiratie.

Le prêt massif envisagé par HBK DOP Incarne une offre doublement significative pour le Soudan du Sud en engageant presque deux fois son PIB. En échange d’un accès privilégié et à prix réduit à la production pétrolière sud-soudanaise pour une période de vingt ans, le pays devra vendre son pétrole à 10 dollars le baril de moins que le prix de référence international.

Cette transaction, bien que potentiellement lucrative à court terme grâce à l’injection massive de liquidités, soulève des inquiétudes quant à sa viabilité économique à long terme pour le Soudan du Sud. Les termes du prêt, notamment la réduction du prix par baril, pourraient entraver le développement économique du pays en le privant de revenus essentiels issus de sa principale ressource naturelle.

L’histoire économique de l’Afrique témoigne des périls des prêts adossés aux ressources naturelles. L’exemple du Tchad, qui s’est retrouvé en difficulté économique après un prêt de 1,5 milliard de dollars de Glencore suite à la chute des prix du pétrole, sert de mise en garde édifiante. Ce type de financement expose les pays à une vulnérabilité accrue face aux fluctuations des marchés mondiaux.

Notons que le rapport des enquêteurs de l’ONU a provoqué une onde de choc dans les cercles économiques et politiques internationaux, soulignant le besoin urgent d’une réglementation et d’une transparence accrues dans les transactions financières impliquant des ressources naturelles.

Pour rappel, la situation du Soudan du Sud rappelle combien il est crucial pour les nations riches en ressources de naviguer avec prudence dans les eaux complexes des financements internationaux pour assurer un développement durable et inclusif.

Ismael Konta

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