ECONOMIESAnalyses: le Fléau de L'Or de Contrebande en Afrique

Analyses: le Fléau de L’Or de Contrebande en Afrique

(LECONOMISTE DU MALI)-L’exploitation aurifère artisanale et à petite échelle est un secteur qui, malgré son potentiel économique significatif pour les pays africains, s’accompagne d’un revers sombre : la contrebande. Cette dernière entraîne des pertes financières colossales pour les États africains, incluant des pays tels que le Mali, le Burkina Faso, et le Niger.

Selon un rapport de l’OCDE, une grande partie de la production d’or de ces pays était exportée illégalement en 2017, occasionnant une perte de plus de 2 milliards de dollars au cours de cette année.

Les chiffres sont alarmants. Le Mali, par exemple, perd annuellement environ 15 tonnes d’or à cause de la contrebande, ce qui représente une perte d’environ 900 millions de dollars. Ces pertes ne se limitent pas uniquement à la valeur de l’or disparu mais affectent également les réserves de devises étrangères et la collecte de taxes à l’exportation, vital pour le budget des pays concernés.
Chiffres Clés : Mali, Burkina Faso, Niger.


Par ailleurs, ces trois pays africains sont particulièrement impactés par ce fléau. Ensemble, il est reporté qu’ils ont perdu plus de 2 milliards de dollars rien qu’en 2017 due à l’exportation illégale d’or. Ce phénomène contribue significativement au drame économique qui sévit dans ces nations déjà fragilisées par divers enjeux politiques et sociaux.

Les Emirats Arabes Unis, en particulier la ville de Dubaï, sont fréquemment cités comme la principale destination de l’or africain exporté illégalement. Selon des données analysées par Reuters, les importations d’or de Dubaï en provenance d’Afrique ont spectaculairement augmenté, passant de 67 tonnes en 2006 à 446 tonnes en 2016, pour une valeur estimée à 15,1 milliards de dollars.

Ainsi, ces chiffres mettent en lumière le manque de rigueur dans les contrôles d’importation des métaux précieux et la facilité avec laquelle l’or de contrebande peut pénétrer le marché mondial. Les répercussions de cette contrebande d’or sont multiples et gravement préjudiciables pour les pays africains.

Au-delà des pertes financières directes, la contrebande affaiblit les institutions étatiques, encourage la corruption, et sert à financer des conflits dans certaines régions. La nécessité d’actions coordonnées entre les nations africaines et la communauté internationale est évidente pour endiguer ce fléau.

Notons que la lutte contre la contrebande d’or requiert un effort concerté à l’échelle mondiale. Des mesures telles que le renforcement de la législation sur l’exportation d’or, une meilleure traçabilité du métal jaune, et une coopération internationale accrue pour sanctionner les entités complices dans le commerce illégal sont essentielles.

Toutefois, la mise en œuvre de ces solutions se heurte à d’importants défis, notamment en raison des intérêts économiques importants en jeu et de la complexité des réseaux de contrebande transnationaux.

Isamael Kanta

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