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Commission de négociation et de renégociation avec les sociétés minières: l’État du Mali recouvre 761 milliards FCFA

La Commission de négociation et de renégociation avec les sociétés minières a présenté, ce lundi 1er decembre, son rapport de fin de mission au Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta. Durant les trois années de travaux, l’État du Mali a recouvré 761 milliards FCFA, soit près du double de l’objectif initial fixé à 400 milliards FCFA.

Mamou Touré, expert et membre de l’équipe, a livré les conclusions des travaux de la commission devant le Chef de l’État. Selon lui, cette performance illustre la volonté des autorités de Transition de renforcer la transparence et la rentabilité du secteur minier.

Autre avancée majeure de cette commission de négociation et de renégociation : l’assujettissement de toutes les sociétés minières au Code minier de 2023. Cette mesure devrait générer 585,7 milliards FCFA supplémentaires par an pour les sociétés auditées, contribuant ainsi à accroître les recettes publiques. L’expert a également rappelé que la mission, conduite sur trois ans, a nécessité des frais évalués à 2 milliards 870 millions FCFA, un investissement jugé proportionné au regard des résultats obtenus.

La présentation du rapport intervient une semaine seulement après la conclusion d’un accord entre l’État du Mali et la société minière Barrick Gold qui s’est engagée à verser plus de 240 milliards par an à l’État du Mali.

Dans les rues de Bamako ce mardi matin, beaucoup de citoyens saluent cette initiative. Pour certains, c’est une victoire pour le peuple qui a longtemps dénoncé la mauvaise gestion des ressources naturelles ». D’autres restent prudents, estimant que l’argent doit être bien utilisé pour améliorer les services sociaux de base, comme l’éducation, la santé et l’accès à l’eau.

Selon Dr. Ibrahim Maïga, universitaire et spécialiste du secteur minier, « l’assujettissement des sociétés au Code minier de 2023 est une avancée majeure.

« Cela permettra non seulement d’augmenter les recettes, mais aussi de renforcer le contrôle de l’État sur les pratiques minières. Toutefois, il faudra veiller à ce que les sociétés respectent réellement leurs engagements, car l’application des textes reste souvent le défi principal », explique-t-il.

Pour l’économiste Amadou Cissé, le recouvrement de 761 milliards FCFA et l’accord avec Barrick Gold constituent une bouffée d’oxygène pour les finances publiques.

« Je pense qu’il est essentiel que ces ressources soient orientées vers des investissements productifs et durables. Le secteur minier ne doit pas être une rente éphémère : il doit servir de levier pour diversifier l’économie, créer des emplois et réduire la dépendance du Mali aux importations », ajoute M. Cissé.

La remise de ce document marque une étape décisive dans la gouvernance des ressources minières du pays. Les résultats traduisent une meilleure maîtrise des revenus issus du secteur extractif et renforcent la souveraineté économique du Mali. Mais au-delà des chiffres, les Maliens attendent que ces fonds se traduisent par une amélioration tangible de leurs conditions de vie.

Souleymane Coulibaly

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