(L’ÉCONOMISTE DU MALI)-La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a connu quatre années de mobilisation dynamique sous la direction de Serge Ekué.
Depuis 2020, l’institution a affiché des performances opérationnelles remarquables dans un contexte mondial troublé. Grâce à une stratégie de financement proactive et à des partenariats solides, la BOAD s’est imposée comme un acteur essentiel dans la relance économique et la résilience des pays de l’UEMOA, sous la présidence de Serge Ekué, en poste depuis août 2020.
Entre les défis tels que la pandémie mondiale, les tensions géopolitiques et les pressions inflationnistes, les dernières années ont mis à l’épreuve les économies à travers le monde. Cependant, dans l’UEMOA, la BOAD a su s’adapter en augmentant ses financements pour répondre à ces crises successives, en concentrant ses efforts sur les secteurs à fort impact. De 2020 à 2023, ses résultats reflètent un engagement constant envers les États membres et le secteur privé.
En 2020, malgré un effondrement économique dû à la COVID-19, qui a affecté l’économie mondiale avec une contraction de 3,5 % et une baisse de 0,9 % pour l’UEMOA, la BOAD, sous la direction de Serge Ekué, a réagi rapidement. Elle a mobilisé 200 milliards de FCFA pour les États membres et 100 milliards pour le secteur privé via des institutions financières locales. Grâce à sa notation « investment grade », la Banque a pu lever des fonds auprès de partenaires tels que l’AFD, la Banque mondiale et JP Morgan, ce qui a abouti à un financement record de 664 milliards FCFA, soit une augmentation de 33,3 % par rapport à 2019.
Avec une reprise de la croissance mondiale à 5,9 %, les économies de l’UEMOA ont également crû de 6,1 %. La BOAD a joué un rôle significatif dans cette reprise, mobilisant 439,4 milliards FCFA pour des secteurs cruciaux comme l’agriculture, l’énergie, l’éducation et la santé. Cette stratégie vise à aligner les investissements sur les Objectifs de développement durable (ODD 1 à 13 et 15) afin d’assurer un impact durable sur les populations.
Les années 2022, 2023 et 2024 témoignent d’un engagement continu face aux défis. Bien qu’en 2021, l’économie mondiale ait souffert des effets de la COVID-19, l’invasion de l’Ukraine a entraîné un ralentissement de la croissance à 3,4 % et une inflation atteignant 8,8 %. Dans l’UEMOA, avec le coût de la vie à un niveau record de 7,5 %, la croissance a tout de même atteint 5,8 %. Pour soutenir cette dynamique, la BOAD a intensifié ses investissements, distribués sous forme de financements totalisant 547,5 milliards FCFA, au profit de l’agro-industrie, des infrastructures, de l’énergie solaire, de la santé, de l’éducation et de l’eau potable, prévoyant la création d’environ 108 630 emplois.
En 2023, malgré un contexte marqué par l’instabilité géopolitique et des pressions inflationnistes persistantes, la BOAD a enregistré le volume d’engagements le plus élevé de son histoire, avec 978,7 milliards FCFA alloués. Les projets financés se concentrent sur l’agriculture, l’irrigation, la production rizicole, et l’accès à l’eau, prévoyant la création de plus de 364 000 emplois. Les décaissements annuels ont bondi de 15,8 %, atteignant 449 milliards FCFA, tandis que la Banque a clôturé l’année avec un résultat net de 36,45 milliards FCFA, représentant une augmentation de 8,23 %, et un total bilan de 3 482 milliards FCFA. La solidité de sa structure est illustrée par des fonds propres représentant 35,27 % du total bilan.
Pour l’exercice 2024, la BOAD continue sur cette lancée, avec des engagements prévus de 932,631 milliards FCFA. À ce jour, le total des engagements de la banque, depuis le lancement de ses opérations en 1976, s’élève à 9 079,3 milliards FCFA, soulignant l’importance du partenariat public-privé. Sous la direction de Serge Ekué, depuis août 2020, la BOAD aspire à être un pilier de la transformation économique régionale.
En matière de stabilité financière, les efforts de la Banque pour assurer une gestion transparente et un portefeuille solide sont reconnus à l’international. La récente amélioration de la notation de l’institution par Fitch Ratings est un indicateur de ces efforts : sa note de défaut émetteur à long terme est passée de « négative » à « stable », tout en maintenant une note de solidité financière à long terme de « BBB ». Cette évolution est particulièrement significative dans un contexte économique complexe, renforçant la réputation de la BOAD.
Pour diversifier ses sources de financement et renforcer ses fonds propres sans compromettre sa gouvernance, la Banque a levé 500 millions de dollars en 2025 à travers une obligation hybride, tout en explorant de nouveaux mécanismes comme l’assurance-crédit et la titrisation pour protéger son portefeuille de prêts.
Notons que la BOAD se positionne ainsi, avec une mission claire, comme un outil efficace de soutien à la résilience et à la croissance des économies de la sous-région.
Abdoulaye KONE