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TV5 Monde-Afrique suspendue pour six mois au Burkina Faso

(L’ÉCONOMISTE DU MALI)- Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a frappé fort ce mardi en suspendant pour six mois les programmes de la chaîne de télévision TV5 Monde-Afrique. Cette décision s’accompagne d’une amende de cinquante millions de francs CFA.

La sanction fait suite à des manquements graves constatés dans le contenu d’une édition du journal télévisé de TV5 Monde-Afrique diffusée le 17 juin 2024. L’invité de l’émission, monsieur Newton Ahmed Barry, a tenu des propos jugés « malveillants », « tendancieux » et « frisant la désinformation ». Le CSC estime que ces propos minimisent les efforts déployés par les autorités de la Transition, les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations dans la lutte contre le terrorisme et la reconquête du territoire national.

Cette suspension n’est pas la première pour TV5 Monde-Afrique au Burkina Faso. Le 27 avril dernier, la chaîne avait déjà été sanctionnée pour avoir diffusé un reportage de l’ONG Human Rights Watch accusant les forces armées nationales de graves exactions.

Le CSC, par cette nouvelle sanction, lance un appel à l’ensemble des médias à faire preuve de « plus de professionnalisme » dans le traitement de l’information relative à la crise sécuritaire qui frappe le pays. Il leur enjoint de s’en tenir à une couverture « rigoureuse, objective et équilibrée », en veillant à ne pas diffuser de « contenus susceptibles de porter atteinte à la cohésion sociale, à la paix et à la sécurité publique ».

La suspension de TV5 Monde-Afrique intervient dans un contexte de tensions accrues entre les médias et les autorités burkinabè. Le CSC est accusé par certains de museler la liberté d’expression, tandis que d’autres saluent sa volonté de mettre de l’ordre dans un paysage médiatique parfois chaotique.

Cette affaire met en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés les médias dans les pays en proie à l’instabilité et à la violence. Trouver le juste équilibre entre liberté d’expression et responsabilité journalistique n’est jamais une tâche aisée.

Asségô Ambassagou

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