A LA UNENiger: l’uranium désormais en mode marchand libre

Niger: l’uranium désormais en mode marchand libre

Le Niger vient de franchir une étape décisive dans la gestion de ses ressources stratégiques. Après avoir évincé le groupe français Orano, Niamey a choisi d’ouvrir son uranium au marché international, adoptant une logique de marché libre.

Pendant des décennies, l’exploitation de l’uranium nigérien a été dominée par des partenariats privilégiés, notamment avec la France à travers Orano. La décision des autorités nigériennes de nationaliser les activités du groupe marque une rupture : désormais, les enchères se feront sur une base concurrentielle, offrant l’accès à de nouveaux acteurs internationaux.

Cette ouverture attire déjà l’attention de puissances émergentes et confirmées. Selon plusieurs sources médiatiques, l’Iran et la Russie scrutent de près les enchères, témoignant de l’importance stratégique de l’uranium nigérien dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique, la relance du nucléaire civil et les rivalités géopolitiques autour des matières premières critiques.

Pour Niamey, cette stratégie vise à diversifier ses partenaires, maximiser les revenus issus de l’uranium et renforcer sa souveraineté économique face aux anciennes dépendances. Dans un reportage diffusé le dimanche 30 novembre sur la Radio et Télévision du Niger (RTN), les autorités ont revendiqué leur droit légitime de disposer des richesses naturelles du pays, alors qu’Orano multipliait ces derniers mois les appels à suspendre la vente de la production en attendant une décision de la justice internationale.

Les autorités nigériennes martèlent leur droit de vendre l’uranium à tout acheteur respectant les règles du marché, en toute indépendance. Reste une interrogation soulevée par plusieurs experts : quelle sera la capacité du Niger à réguler ce marché ouvert, à garantir la transparence des enchères et à préserver ses intérêts nationaux dans un environnement où les grandes puissances rivalisent d’influence ?

Néanmoins, l’uranium nigérien, déjà reconnu pour sa qualité, pourrait devenir un levier majeur de financement pour l’État. Toutefois, la compétition internationale autour de cette ressource stratégique place Niamey au cœur d’un jeu géopolitique complexe, où chaque décision sera scrutée par les marchés comme par les chancelleries.

Souleymane Coulibaly

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