À fin décembre 2024, la dette publique totale du Mali, selon les données du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), s’élevait à 6 809 milliards FCFA, soit 49,7 % du produit intérieur brut (PIB). Ce chiffre, bien qu’impressionnant en valeur absolue, reste en deçà du seuil de tolérance fixé à 70 % du PIB, généralement admis par les institutions financières internationales et les experts en gestion macroéconomique.
Pour de nombreux économistes et gestionnaires, la situation du Mali demeure raisonnable. En effet, un ratio dette/PIB inférieur à 50 % traduit une capacité encore solide de l’État à honorer ses engagements financiers. Comparé au seuil critique de 70 %, le pays conserve une marge de manœuvre qui lui permet de recourir à l’endettement sans compromettre sa stabilité budgétaire.
La dette publique des États membres de l’UEMOA ne doit pas dépasser 70 % du PIB nominal. Ce seuil est inscrit dans les critères de convergence de l’Union, au même titre que le déficit budgétaire (≤ 3 % du PIB)
La question centrale ne réside pas uniquement dans le volume de la dette, mais dans sa viabilité et sa soutenabilité. Autrement dit, il s’agit de s’assurer que les ressources empruntées servent à financer des projets productifs et générateurs de croissance, capables de renforcer la base économique et d’accroître les recettes futures de l’État.
« Une dette est considérée soutenable lorsqu’elle ne conduit pas à un risque de défaut de paiement et qu’elle reste compatible avec les objectifs de développement du pays », précise un économiste.
Les spécialistes insistent sur la nécessité pour le Mali d’adopter une stratégie d’endettement prudente. Cela implique une sélection rigoureuse des projets financés par emprunt, privilégiant les investissements à forte rentabilité économique et sociale.
Une anticipation des risques liés aux fluctuations économiques, aux chocs externes et aux conditions de financement sur les marchés internationaux.
L’endettement doit être perçu comme un levier de développement, et non comme une charge insoutenable. Bien gérée, la dette publique peut contribuer à renforcer les infrastructures, stimuler la croissance et améliorer les conditions de vie des populations.
Souleymane Coulibaly
