A LA UNEAu Nigeria, Bashir Ojulari prend la tête de la Nigerian National Petroleum...

Au Nigeria, Bashir Ojulari prend la tête de la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC)

(LECONOMISTE DU MALIE)-Au Nigeria, Bashir Ojulari prend la tête de la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC) à un moment crucial pour le secteur pétrolier nigérian. Nommé par le président Bola Tinubu, cet ancien dirigeant de Shell a pour mission de restructurer l’entreprise publique et de restaurer la confiance des investisseurs.

Diplômé en génie mécanique de l’Ahmadu Bello University de Zaria en 1989, il commence sa carrière en tant qu’ingénieur chez Elf Petroleum Nigeria avant de rejoindre Shell en 1991. Pendant trois décennies, il gravit les échelons au sein de la major anglo-néerlandaise, acquérant une expertise pointue en production, planification stratégique et gestion d’actifs.

Au cours de sa carrière, Ojulari occupe divers postes clés au Nigeria, en Hollande et à Oman, avant de devenir directeur du développement chez Shell Nigeria en 2010, puis directeur général de Shell Nigeria Exploration and Production Company (SNEPCo) en 2015. Son leadership a été déterminant dans la gestion des actifs offshore et la transition énergétique de Shell au Nigeria.

Après avoir quitté Shell en 2021, il fonde BAT Advisory and Energy Company Nigeria Ltd, une société de conseil en énergie, avant de rejoindre Renaissance Africa Energy Company en tant que vice-président exécutif et directeur des opérations. Son rôle chez Renaissance coïncide avec l’acquisition d’un actif de Shell Nigeria, renforçant son influence dans la redéfinition du secteur énergétique nigérian.

Son expertise en gestion d’actifs et en optimisation de portefeuilles s’avérera essentielle pour la NNPC, notamment alors que la compagnie vise à augmenter sa production et sa rentabilité. La tâche qui lui est confiée est d’une grande portée : restructurer l’organisation, maximiser la valeur des ressources pétrolières du pays, améliorer la transparence et attirer de nouveaux investissements.

Sous la direction précédente, la NNPC avait annoncé des engagements d’investissement de 17 milliards de dollars en 2024, avec une ambition d’atteindre 30 milliards d’ici 2027 et 60 milliards à l’horizon 2030. Tinubu attend d’Ojulari une accélération des réformes et une performance améliorée des actifs nationaux.

Une des difficultés majeures qu’Ojulari devra relever concerne la relance des raffineries publiques. Depuis des décennies, le Nigeria importe la majorité de ses produits pétroliers raffinés en raison de l’état déplorable de son infrastructure, ayant une capacité combinée de seulement 445 000 barils par jour. L’objectif est d’atteindre 200 000 barils de pétrole raffiné par jour d’ici 2027 et 500 000 d’ici 2030, une tâche que son prédécesseur Mele Kyari n’a pas su accomplir.

Cet aspect est crucial, d’autant plus que l’administration précédente n’a pas réussi à relancer l’industrie du raffinage comme promis dès 2023, à son entrée en fonction en juillet 2019. Un rapport publié au second trimestre de 2023 révélait que, sur les dix dernières années, plus de 25 milliards de dollars avaient été investis dans la relance des quatre raffineries du pays, sans résultats probants. L’an dernier, une privatisation partielle des raffineries a été envisagée pour attirer des investisseurs privés et assurer une gestion plus efficace, ce projet étant encore à l’étude.

La faiblesse des capacités de raffinage exacerbe la dépendance du pays, qui est pourtant l’un des principaux producteurs de pétrole en Afrique, en matière d’importations de produits pétroliers raffinés, une situation qui pèse sur les finances publiques et accentue les pénuries de devises. Par ailleurs, la diversification gazière représente un enjeu fondamental pour sa nouvelle équipe, la NNPC ayant pour ambition de faire du Nigeria un hub gazier en Afrique de l’Ouest, un projet nécessitant des investissements importants et une approche novatrice. La nomination d’Ojulari, reconnu pour son pragmatisme et sa vision stratégique, marque ainsi un tournant significatif.

Son expérience dans la gestion des actifs offshore et onshore, ainsi que sa capacité à mener des transformations complexes, font de lui un candidat idéal pour diriger la NNPC. Reste à voir s’il parviendra à surmonter les obstacles systémiques qui ont entravé ses prédécesseurs et à redonner à la NNPC le leadership qu’elle aspire à avoir sur la scène énergétique mondiale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Contenu exclusif

Derniers Articles

Plus d'articles