La 30e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP30) s’est ouverte ce lundi 10 novembre à Belém, au Brésil, dans un climat mêlant espoir collectif et sentiment d’urgence. Cette rencontre de haut niveau rassemble entre 60 000 et 75 000 participants, parmi lesquels des chefs d’État et de gouvernement, les délégations des 195 pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), des ONG, des entreprises, des scientifiques, ainsi que des représentants des peuples autochtones.
Installée au cœur de l’Amazonie, dans l’État du Pará, cette édition marque un moment charnière dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique. L’objectif principal reste inchangé mais crucial : contenir le réchauffement de la planète à 1,5 °C d’ici la fin du siècle, un seuil que les experts considèrent comme vital pour éviter des perturbations irréversibles sur les écosystèmes et les sociétés humaines.
Durant les deux semaines de travaux, les discussions s’articuleront autour de trois axes stratégiques à savoir la révision des plans nationaux de réduction des émissions, censés traduire une volonté accrue d’agir face à l’urgence climatique, le suivi des engagements financiers pris lors de la COP29 à Bakou, notamment les promesses de soutien des pays industrialisés envers les nations les plus exposées aux effets du changement climatique, la préservation des écosystèmes essentiels, en particulier les forêts tropicales et les zones côtières, considérées comme des boucliers naturels contre les dérèglements climatiques.
Malgré l’élan diplomatique, certaines voix s’élèvent pour alerter sur les limites du système actuel. Youba Sokona, vice-président malien du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a exprimé son scepticisme : « Les moyens financiers ne vont pas arriver », a-t-il déclaré avant même l’ouverture de cette COP30, pointant le fossé persistant entre les promesses faites et les ressources effectivement mobilisées.
Pour lui, l’Afrique ne peut plus se permettre d’attendre des financements extérieurs incertains. Il plaide pour une stratégie d’autonomie, fondée sur la mobilisation des ressources locales, le renforcement de la coopération régionale, et l’élaboration de politiques climatiques adaptées aux réalités économiques et sociales du continent.
Souleymane Coulibaly
