(L’ÉCONOMISTE DU MALI) Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses projections de croissance pour les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), annonçant un taux global de 5,9 % pour l’année 2025, contre 6,3 % initialement prévu. Bien que modérée, cette révision soulève des interrogations sur la résilience économique de la région face à une série de chocs persistants.
Dans son rapport sur les perspectives économiques régionales publié le 16 octobre 2025, le FMI met en lumière des disparités notables entre les États membres.
Le Bénin en tête du classement, avec une croissance attendue de 7 %, contre 6,5 % auparavant, le Niger maintient une dynamique de 6,6 %, soutenue par les investissements dans les infrastructures et le secteur minier, la Côte d’Ivoire affiche 6,4 %, portée par l’essor industriel et les exportations agricoles.
D’autres pays, en revanche, voient leur croissance fléchir ou stagner comme le Sénégal qui voit ses prévisions fortement révisées à la baisse, passant de 8,4 % à 6 %, le Togo en léger recul à 5,2 %, contre 5,3 % précédemment, la Guinée-Bissau reste stable à 5,1 %, reflet d’une économie peu diversifiée mais relativement équilibrée.
Le Mali plafonne à 5 %, dans un contexte de Transition politique et de défis sécuritaires et le Burkina Faso en net repli à 4 %, affecté par les tensions internes et la baisse des investissements.
Pour plusieurs économistes, cette révision s’inscrit dans un environnement régional marqué par des incertitudes géopolitiques et sécuritaires croissantes, une inflation persistante, notamment sur les produits alimentaires et des défis logistiques et énergétiques qui entravent la productivité.
Mais au-delà des conjonctures, les analystes financiers pointent des fragilités structurelles profondes : dépendance aux matières premières, faible industrialisation, et vulnérabilité aux chocs climatiques.
Cette révision intervient alors que les États de l’UEMOA sont engagés dans les tractations budgétaires pour l’exercice 2026. Au Mali, le projet de loi de finances est déjà soumis au Conseil national de Transition pour examen, en vue d’un vote prévu en décembre.
O.M