Alors que certains observateurs anticipaient une annonce majeure concernant la nouvelle monnaie de la Confédération des États du Sahel (AES), le sommet des dirigeants tenu récemment n’a pas répondu à ces attentes. Beaucoup estimaient que l’inauguration de la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement (BCID) serait l’occasion de dévoiler officiellement cette monnaie, symbole fort d’intégration économique et de souveraineté régionale.
Depuis la création de l’AES, l’idée d’une monnaie commune circule comme l’un des piliers de la coopération régionale, aux côtés de la défense, de la diplomatie et du développement. L’inauguration de la BCID ce mardi 23 décembre 2025, considérée comme un instrument financier stratégique, avait renforcé les spéculations sur une annonce imminente.
Pourtant, au cours de ce sommet, aucune décision relative à la monnaie n’a été prise. Le sujet n’a même pas été évoqué dans les discussions officielles, ni mentionné dans le communiqué final. Cette omission a surpris certains analystes, qui y voyaient une étape incontournable dans la consolidation de l’intégration économique des pays membres.
Le sommet a davantage mis l’accent sur le renforcement de la coopération sécuritaire et diplomatique, la consolidation des institutions communes et la mise en œuvre des projets de développement portés par la BCID
Ces orientations traduisent une volonté de progresser par étapes, en privilégiant d’abord la stabilité et la structuration institutionnelle avant d’aborder des réformes monétaires d’envergure.
Si la monnaie commune n’a pas été annoncée, le projet reste au cœur des débats sur l’avenir de l’AES. Son lancement, lorsqu’il interviendra, sera perçu comme un jalon historique pour l’intégration économique et politique du Sahel. En attendant, les dirigeants semblent privilégier une approche graduelle, consolidant les bases de la coopération avant d’engager une réforme monétaire qui exige consensus, préparation technique et adhésion populaire.
Khadidiatou M. Maïga
