Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD) le 29 mai 2025 lors d’une cérémonie marquante à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, où l’enthousiasme était palpable parmi les délégués venus de toute l’Afrique.
Il a obtenu un large soutien africain, récoltant 7618% des voix au troisième tour, un chiffre qui témoigne non seulement de sa popularité, mais également d’une stratégie politique astucieuse et d’un engagement ferme à promouvoir l’intégration régionale.
Au terme du troisième tour, le mauritanien a obtenu 76,18% des voix, contre 20,26% pour Samuel Maimbo et 3,55% pour le sénégalais Amadou Hott. L’ancien président de la BADEA s’impose donc au terme du troisième tour dans l’une des élections les plus courtes de l’histoire de la BAD. Plus que le score c’est le consensus africain qui a frappé les esprits. Sidi Ould Tah a obtenu 72, 37% du vote des non régionaux.
Son élection, qui s’est conclue après une compétition intense et méthodique, a révélé une dynamique déjà amorcée lors du second tour, où il avait réussi à rassembler une coalition solide autour de sa candidature, exacerbant ainsi les tensions politiques entre les nations.
En tant que candidat du consensus africain, il a bénéficié d’un soutien indéfectible de la part des pays de la région, notamment de ceux qui ont longtemps souhaité voir une représentation plus équitable au sein de cette institution panafricaine. Cela souligne la détermination du continent à reprendre le contrôle de la gouvernance de la BAD, considérée comme un levier essentiel pour le développement économique et social en Afrique.
Son principal adversaire, le Zambien Samuel Munzele Maimbo, bien qu’il ait été en tête au premier tour grâce aux voix des actionnaires non-régionaux et à un réseau influent d’appuis, n’a pas pu renverser la tendance dans un climat où le nationalisme et les aspirations locales ont primé.
Cette élection se déroule dans un contexte géopolitique tendu, où les questions de développement, de souveraineté financière et de réforme institutionnelle occupent une place centrale dans les priorités africaines, signalant une ère de réévaluation des relations entre les puissances mondiales et l’Afrique.
Notons que cette tendance vers une plus grande autonomie et une meilleure gestion des ressources pourrait également ouvrir la voie à des initiatives de coopération sud-sud, des échanges commerciaux renforcés et un accent renouvelé sur l’investissement local, tout en redéfinissant les normes de la finance mondiale.
Mariam KONE