(L’ÉCONOMISTE DU MALI) – La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a organisé le jeudi 03 août 2023 dans ses locaux, la 5ème Session ordinaire du cadre de concertation regroupant l’institution nationale des droits de l’Homme du Mali, les Forces de Défense et de Sécurité et les Organisations de la Société Civile.Ce Cadre créé depuis plusieurs années a pour objectif, entre autres, le renforcement des relations de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations civiles, en vue de mieux lutter contre le terrorisme, dans le respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.
Il s’agit de briser le mur de méfiance entre les forces armées et les populations civiles d’une part, et encourager celles-ci à mieux coopérer dans la lutte noble et complexe contre le terrorisme d’autre part. La rencontre était présidée par le premier responsable de la CNDH, Aguibou BOUARE. Cette session a enregistré la participation des membres des forces armées et de sécurité du Mali, des Forces de Sécurité Intérieure, des organisations de la société civile, des commissaires et du personnel de la CNDH.
Les échanges au cours de ce cadre ont porté sur l’actualité des Droits de l’Homme au Mali, la formulation des recommandations en vue de remédier aux difficultés soulevées ; la proposition d’actions à mener en vue de la prise en compte des différentes recommandations et les divers.
Des participants ont tout d’abord souligné que la collaboration avec les FDS s’est améliorée et soulevé en même temps certaines difficultés qu’ils rencontrent lors de leurs missions de monitoring au niveau de certaines unités d’enquêtes, notamment certaines brigades de gendarmerie. Le Président de la CNDH leur a suggéré d’associer l’institution nationale des Droits de l’Homme qui dispose d’un mandat légal en la matière afin de faciliter les visites.
L’inaccessibilité de la carte d’identité nationale au niveau des commissariats de police a été aussi soulevé; il a été expliqué par le commissaire de police présent à la rencontre que cela est du au fait que le gouvernement veut aller vers les cartes biométriques et que la confection des cartes n’est plus régulière et suffisante.
Le Président BOUARE a réaffirmé le soutien des organisations de défense des droits de l’Homme aux Forces de Défense et de Sécurité dans cette guerre asymétrique mais dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Il a rappelé les condamnations systématiques par la CNDH de toutes les exactions et attaques barbares perpétrées contre nos FDS.
Les représentants des forces de défense et de sécurité ont sollicité davantage de coopération des populations civiles, à travers les renseignements et les dénonciations pour mieux lutter contre le terrorisme. Les restrictions de l’espace civique et politique ont été débattus, singulièrement les cas d’enlèvements et de disparition forcés enregistrés par la CNDH et d’autres organisations de défense des droits humains. Le Président de la CNDH a rassuré que des investigations sont en cours par rapport à toutes ces allégations de violations ou d’abus graves des droits humains.
A la fin de la rencontre, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment l’élaboration d’une stratégie pour la relecture des textes en matière de Droits de l’Homme au Mali; la facilitation de l’accès des défenseurs des droits de l’Homme aux lieux de privation de liberté singulièrement des unités d’enquête; l’extension du cadre de concertation aux surveillants de prison et à d’autres organisations; l’approfondissement des enquêtes sur les allégations par les organisations de défense des droits humains.
Le Président a conclu en réaffirmant que l’objectif principal des organisations de défense des droits de l’Homme est d’aider l’Etat à mieux comprendre et mieux respecter ses obligations nationales et ses engagements internationaux.
En conséquence, il a invité tous les participants à s’impliquer davantage dans la promotion et la protection des droits de l’Homme, en vue d’instituer une culture des droits humains, dans notre pays, gage de développement et d’une paix durable.
Cellule de communication/CNDH