Le Nigeria veut exploiter un potentiel minier évalué à 700 milliards USD pour diversifier son économie encore dominée par les hydrocarbures. Pour y parvenir, le gouvernement accélère la cartographie géologique de son sous-sol, étape jugée indispensable pour attirer les investisseurs et réduire les risques liés à l’exploration. Plusieurs initiatives sont en cours, y compris la signature en 2023 d’un accord avec l’Africa Finance Corporation (AFC) et la société Xcalibur Smart Mapping (anciennement Xcalibur Multiphysics) pour renforcer la collecte de données.
Fin novembre 2024, un protocole d’accord a également été signé avec la France pour développer le secteur minier nigérian. Ce partenariat prévoit de financer l’exploration géologique menée par la Nigeria Geological Survey Agency, la modernisation de ses laboratoires, des programmes de formation et un soutien à la collaboration entre les agences géologiques françaises et nigériane. Dernier progrès en date, c’est la signature, la semaine dernière, d’un protocole d’accord avec l’Afrique du Sud pour renforcer la coopération bilatérale dans l’exploration minérale.
Selon Gwede Mantashe, ministre sud-africain des Mines, cette initiative pourrait aider le Nigeria à « évaluer et quantifier plus efficacement ses réserves minérales ». La disponibilité de données géologiques claires et mises à jour constitue un levier clé pour développer le secteur minier nigérian. Dans son rapport « Africa Mining Vision : African Minerals Governance Framework », l’Union africaine (UA) considère ce facteur comme un pilier essentiel pour attirer les capitaux miniers en Afrique.
« Les données et informations géoscientifiques générées de manière systématique à l’échelle appropriée dans toute l’Afrique peuvent améliorer de manière significative la prospection minière du continent, accroître les investissements du secteur privé dans l’exploration et le développement minier », explique l’institution. Reste à savoir si ces annonces déboucheront sur des actions concrètes. Les partenariats avec la France et l’Afrique du Sud ne sont, à ce stade, que des protocoles d’accord. Aucun calendrier précis ni engagement financier détaillé n’a encore été communiqué. Outre la disponibilité des données, l’UA souligne également l’importance d’un climat d’affaires attractif, ainsi que des politiques fiscales claires et incitatives, comme d’autres facteurs