La raffinerie de l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote, considérée comme la plus grande d’Afrique, a déclaré être en mesure de mettre sur le marché 1,5 milliard de litres d’essence par mois. Une annonce qui confirme l’ambition du groupe de réduire la dépendance du Nigeria aux importations de carburant.
Selon la direction de la raffinerie, cette production mensuelle équivaut à environ 50 millions de litres par jour. Toutefois, le régulateur nigérian du secteur pétrolier estime pour sa part que la production réelle se situe autour de 18 millions de litres par jour, soit près de 540 millions de litres par mois.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole brut en Afrique, reste paradoxalement dépendant des importations de produits raffinés pour couvrir sa consommation intérieure. La mise en service de la raffinerie Dangote, inaugurée en 2023, est perçue comme une étape décisive pour inverser cette tendance et renforcer la souveraineté énergétique du pays.
La différence entre les chiffres avancés par la raffinerie et ceux du régulateur soulève des interrogations sur la capacité réelle de l’usine à répondre aux besoins du marché nigérian. Pour certains analystes, il s’agit d’un décalage lié à la montée en puissance progressive des installations, tandis que d’autres y voient une communication optimiste visant à rassurer investisseurs et consommateurs.
Quoi qu’il en soit, la raffinerie Dangote demeure un projet phare pour l’économie nigériane. Si les objectifs annoncés sont atteints, elle pourrait non seulement couvrir la demande nationale, mais aussi exporter vers d’autres pays africains, contribuant ainsi à stabiliser le marché régional des carburants.
Souleymane Coulibaly
