Le sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES), tenu à Bamako, a marqué une étape décisive dans la construction de la Confédération. Les trois dirigeants Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdourahamane Tiani (Niger) ont inauguré deux institutions phares de l’Alliance : la Télévision AES, destinée à porter une voix médiatique souveraine, et la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement (BCID-AES), conçue pour financer les projets structurants et renforcer l’intégration économique.
Dans les rues de Bamako, de nombreux Maliens ont salué la création de cette chaîne comme un moyen de rompre avec la dépendance aux médias étrangers et de valoriser une narration sahélienne autonome. Les discours inauguraux ont insisté sur le rôle de la télévision dans la formation citoyenne et la sensibilisation des jeunes générations. Les Maliens espèrent que la chaîne se distinguera par une information fiable et équilibrée, loin des campagnes de désinformation souvent dénoncées.
L’annonce de la Banque a été perçue comme une réponse aux pressions financières extérieures, offrant une alternative endogène pour mobiliser des ressources. Les Maliens voient dans la BCID-AES un levier pour financer l’agriculture, les infrastructures et les projets régionaux. Certains observateurs rappellent toutefois que la réussite dépendra de la transparence dans la gestion et de l’efficacité des financements. Selon les dernières informations, la BCID-AES devrait débuter avec un capital de 500 milliards.
L’inauguration est considérée comme une étape majeure dans la consolidation de la Confédération AES. Les réactions à Bamako témoignent d’un attachement fort aux idéaux de souveraineté et de solidarité régionale. Si l’initiative suscite un large engouement, les Maliens restent attentifs à sa mise en œuvre concrète et aux résultats tangibles pour les populations.
Pour les Maliens, la Télévision AES et la BCID-AES ne sont pas de simples institutions : elles incarnent la dignité retrouvée et l’espoir d’un développement endogène. Le sommet de Bamako a renforcé la confiance populaire dans le projet confédéral, tout en rappelant que la crédibilité de l’AES dépendra désormais de sa capacité à transformer ces symboles en réalités durables.
Awa Coumba Sanogo
