(LECONOMISTE DU MALI)-L’essor économique du Mali prend une nouvelle tournure avec le développement prometteur du projet Goulamina, positionnant le pays sur la voie pour devenir le premier producteur de lithium en Afrique de l’Ouest dès 2024.
Cette avancée est le résultat direct de l’adoption d’un nouveau code minier, marquant un tournant décisif dans la gestion des ressources minérales du pays. En effet, ce cadre législatif révisé permet une augmentation significative de la participation de l’État dans les projets miniers, affirmant ainsi une volonté de favoriser un développement plus inclusif et équitable de l’industrie minière nationale.
Porteur de promesses pour l’économie malienne, le projet Goulamina représente non seulement une opportunité de diversification économique mais aussi un vecteur de développement durable. Situé dans la région de Bougouni, ce gisement de lithium est envisagé comme un pionnier dans l’exploitation du lithium en Afrique de l’Ouest, avec des projections de production susceptibles de transformer radicalement le secteur minier malien et de positionner le pays comme un acteur majeur sur le marché du lithium mondial.
Adopté en 2023, le nouveau code minier du Mali instaure des mesures révolutionnaires pour l’industrie minière du pays, augmentant la part de l’État malien dans les projets miniers à 30%, avec une possibilité d’acquérir 20% supplémentaires durant les deux premières années de production commerciale. Cette initiative reflète la volonté du gouvernement de garantir une répartition plus équitable des bénéfices générés par l’exploitation des ressources minérales, assurant ainsi une meilleure implication des intérêts nationaux dans l’industrie.
La transition vers l’application du nouveau cadre législatif n’a pas été sans heurts, impliquant des négociations tendues entre la compagnie minière australienne Leo Lithium et le gouvernement malien. La cession de la participation de Leo Lithium dans le projet Goulamina au groupe chinois Ganfeng Lithium a finalement abouti à un accord, malgré un contexte de vide juridique temporaire. Cet accord représente une étape cruciale pour la concrétisation du projet, mettant fin aux incertitudes qui planaient sur le début de la production.
Le projet Goulamina est un moteur potentiel de croissance économique pour le Mali et pour la région ouest-africaine dans son ensemble. En plus de créer des emplois et de générer des revenus significatifs, l’exploitation de ce gisement de lithium pourrait stimuler le développement de nouvelles infrastructures et favoriser l’émergence d’industries connexes. L’implication accrue de l’État dans le projet assure une gestion plus responsable et plus bénéfique des ressources minérales pour le pays.
Notons que le potentiel du projet Goulamina dépasse les frontières du Mali, attirant l’intérêt d’acteurs régionaux et internationaux. La Côte d’Ivoire, voisine du Mali, a déjà entamé des démarches pour augmenter les capacités de ses ports en vue de faciliter l’exportation du lithium malien.
Pour rappel, cette dynamique régionale témoigne de l’importance stratégique du lithium en tant que ressource clé pour l’avenir énergétique et économique, soulignant l’importance de collaborations transfrontalières pour maximiser les bénéfices de tels projets.
Ismael KONTA