Un an après sa réélection à la présidence des États-Unis, Donald Trump continue de bouleverser les équilibres économiques mondiaux. Sa politique commerciale agressive, son repli diplomatique et son discours protectionniste ont entraîné des ajustements stratégiques dans plusieurs régions, y compris en Afrique.
Depuis novembre 2024, les grandes économies ont dû composer avec une augmentation des droits de douane sur les produits étrangers, notamment en provenance de Chine et d’Europe, une volatilité accrue des marchés financiers, marquée par des fluctuations du dollar et une pression sur les devises des pays émergents sans oublié des révisions à la baisse des prévisions de croissance, particulièrement dans les pays du Sud, affectés par le ralentissement des échanges internationaux.
Aux États-Unis, la croissance reste soutenue par les investissements publics et les mesures de dérégulation. Toutefois, les tensions commerciales ont freiné les exportations agricoles et technologiques, tandis que la Réserve fédérale maintient une posture prudente face aux incertitudes géopolitiques.
Sur le continent africain, les répercussions du retour dans le bureau Ovale du milliardaire américain se font sentir à plusieurs niveaux. Une réduction des flux commerciaux avec les États-Unis, notamment dans les secteurs textile, agricole et minier, des incertitudes sur l’aide publique au développement, avec une baisse des engagements américains dans certains programmes bilatéraux et une pression sur les monnaies locales, liée à la vigueur du dollar et à la hausse des taux d’intérêt mondiaux.
Face à ces défis, les pays de l’UEMOA, dont le Mali, s’efforcent de diversifier leurs partenariats économiques, en renforçant leurs liens avec la Chine, la Turquie et les pays du Golfe. Les banques centrales africaines adoptent des politiques monétaires prudentes pour contenir l’inflation et stabiliser les marchés.
Les États africains misent également sur une intégration régionale renforcée, notamment à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), afin de réduire leur dépendance aux chocs extérieurs.
Malgré les turbulences mondiales, l’Afrique démontre une capacité croissante d’adaptation. Les investissements dans les infrastructures, la transition numérique et les énergies renouvelables constituent des leviers de résilience. Toutefois, les incertitudes liées à la politique américaine, aux conflits géopolitiques et aux changements climatiques exigent une vigilance constante.
Souleymane Coulibaly
