En marge des travaux d’opérationnalisation de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement de l’Alliance des États du Sahel (BCID-AES), les ministres des Finances des trois pays membres ont été reçus ce jeudi par le Président de la Transition général d’armée Assimi Goita, également Président en exercice de la Confédération des États du Sahel.
La délégation, conduite par Alousseni Sanou, ministre malien de l’Économie et des Finances, comprenait également le Dr Aboubakar Nacanabo, ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et de la Prospective, ainsi qu’Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier ministre et ministre des Finances du Niger. L’objectif de cette rencontre de haut niveau était de présenter au Chef de l’État les résultats des travaux techniques menés ces derniers mois et de recueillir ses orientations finales en vue du lancement officiel de la nouvelle institution financière.
Selon le Dr Aboubakar Nacanabo, porte-parole de la délégation, les travaux ont atteint une étape décisive : « Ce matin, nous avons travaillé à valider les statuts de la banque. Nous avons procédé à la signature des statuts, ce qui marque la création de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement », a-t-il déclaré.
Cette validation marque le passage à la phase opérationnelle de la BCID-AES, qui se positionne comme un levier stratégique de financement pour les projets structurants, l’intégration régionale et la souveraineté économique des trois États membres.
La BCID-AES est conçue comme un instrument financier de souveraineté, destiné à mobiliser des ressources propres et à financer des projets à fort impact. Parmi les priorités identifiées figurent les infrastructures routières et le désenclavement, l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’énergie et les interconnexions régionales, ainsi que le soutien aux initiatives privées alignées sur les priorités nationales.
« Grâce à cette banque, nous allons pouvoir réaliser des projets structurants au profit de nos populations. Les orientations étaient claires : des projets impactants, qui nous permettent de rester sur la ligne de la souveraineté tracée par nos trois Chefs d’État », a souligné le ministre burkinabè.
Selon le Dr Nacanabo, le capital social de la BCID-AES a déjà été validé par le Conseil des Gouverneurs, composé des trois ministres des Finances. Il précise également qu’une partie de ce capital a été libérée par les États fondateurs, et qu’un mécanisme de prélèvement confédéral viendra l’alimenter de manière pérenne.
La prochaine étape consistera à nommer les dirigeants de la banque. Une fois les organes de gouvernance en place, la BCID-AES pourra lever des financements additionnels pour renforcer sa capacité d’investissement. Elle sera également en mesure de financer des projets portés par des entreprises, à condition qu’ils soient proposés par l’un des États membres.
Souleymane Coulibaly