GESTIONS PUBLIQUESChangements ClimatiquesCOP30: un compromis minimal au terme de deux semaines de négociations au...

COP30: un compromis minimal au terme de deux semaines de négociations au Brésil

Après deux semaines de tractations intenses, près de 200 pays réunis à Belém, au Brésil, ont adopté samedi soir un texte de consensus sur l’action climatique. Qualifié de « modeste », ce document ne prévoit aucune stratégie claire de sortie des énergies fossiles, malgré les attentes exprimées par plusieurs délégations, notamment africaines. Pour ces dernières, le résultat apparaît décevant, mais reste jugé prévisible dans un contexte mondial marqué par des rivalités géopolitiques et des tensions économiques persistantes.

Conclu après une nuit supplémentaire de négociations, le communiqué final que l’Economiste du Mali a eu à parcourir se limite à réaffirmer la nécessité de renforcer l’action climatique, sans fixer de calendrier ni imposer d’engagements contraignants pour réduire l’usage du charbon, du pétrole ou du gaz.

Les divergences entre pays industrialisés et émergents ont paralysé toute avancée majeure lors des deux semaines de négociation. Durant les discussions chacun a défendu ses priorités énergétiques et économiques, révélant la difficulté croissante à concilier ambitions environnementales et intérêts nationaux. Ce compromis illustre les fractures qui traversent la gouvernance climatique mondiale, dans une année où les tensions géopolitiques ont pesé lourdement sur les discussions.

Parmi les rares mesures tangibles, les pays développés ont promis de tripler d’ici 2035 les financements destinés à l’adaptation climatique des pays en développement. Selon plusieurs observateurs, il s’agit de l’un des seuls points véritablement opérationnels du texte, même si sa mise en œuvre reste à préciser.

Face à la faiblesse des engagements, la présidence brésilienne de la COP30 a annoncé deux initiatives volontaires : une feuille de route pour la sortie des énergies fossiles, ouverte aux pays désireux de s’y engager. Cette feuille de route est assortie d’un plan de lutte contre la déforestation, visant à mobiliser les États prêts à protéger les forêts, en particulier l’Amazonie.

Ces annonces traduisent la volonté du Brésil de jouer un rôle moteur, tout en reposant sur l’adhésion volontaire et non sur des obligations internationales.

La clôture de la COP30 met en lumière les limites du multilatéralisme climatique. D’un côté, la communauté internationale parvient à maintenir le dialogue et à éviter l’échec total. De l’autre, l’absence de décisions fortes sur les énergies fossiles entretient les doutes quant à la capacité des États à respecter les objectifs de l’Accord de Paris.

Pour de nombreux analystes, ce sommet restera comme une étape de transition, marqué par un consensus minimal mais aussi par l’espoir que les initiatives brésiliennes ouvrent la voie à des engagements plus ambitieux lors des prochaines échéances.

Souleymane Coulibaly

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Contenu exclusif

Derniers Articles

Plus d'articles