Ce lundi 22 décembre 2025, Bamako est devenu le centre de gravité politique et stratégique du Sahel. La capitale malienne accueille le 2e sommet de la Confédération des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), dans la salle Djelibaba Sissoko du Centre international de conférence de Bamako. Les trois chefs d’État membres de l’AES ont pris place côte à côte, donnant le ton d’une rencontre placée sous le signe de l’unité et de la souveraineté partagée.
Ce sommet intervient dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires persistants, des enjeux économiques pressants et une volonté affirmée de renforcer la coopération entre les pays membres. Les observateurs attendent l’annonce de grandes décisions structurantes, susceptibles de redéfinir l’avenir institutionnel et stratégique de la Confédération.
La question la plus scrutée reste celle de la désignation du prochain président de l’AES, après un an et demi de mandat exercé par le Général d’Armée Assimi Goïta. Cette succession est perçue comme un test de maturité politique pour l’organisation, appelée à consolider ses mécanismes de gouvernance et à affirmer son caractère collectif.
Parmi les points inscrits à l’ordre du jour figurent : La gouvernance de l’AES pour définir un mode de rotation ou de continuité à la tête de la Confédération. La sécurité régionale afin de renforcer la coordination militaire et consolider la Force Unifiée de l’AES récemment mise en activité. La coopération économique pour envisager des projets communs pour stimuler le commerce intra-sahélien et réduire la dépendance extérieure. La souveraineté informationnelle pour permettre de poursuivre les initiatives médiatiques lancées par l’AES pour contrer la désinformation et affirmer une voix sahélienne autonome.
La présence des trois chefs d’État dans la même salle traduit la volonté politique de consolider l’alliance et d’envoyer un signal fort aux partenaires internationaux. Le sommet de Bamako est ainsi perçu comme une étape décisive dans la construction d’une Confédération sahélienne plus intégrée, capable de répondre aux menaces sécuritaires tout en ouvrant des perspectives de développement durable.
Durant ces deux jours de rencontre, les regards restent tournés vers la décision qui sera annoncée concernant la présidence de l’AES. Le choix du prochain dirigeant incarnera non seulement la continuité de l’action engagée par Assimi Goïta, mais aussi la capacité des États membres à partager équitablement les responsabilités et à renforcer la légitimité de leur union.
Souleymane Coulibaly
