La 28ᵉ Conférence Annuelle de l’African Securities Exchanges Association (ASEA) s’est ouverte ce jeudi 27 novembre 2025 dans la capitale rwandaise. À cette occasion, le Directeur Général de la BRVM, Dr Edoh Kossi Amenounvé, est intervenu lors du panel intitulé « Financing the Future: Capital Market Strategies for Sustainable Growth and Innovation ».
Dans son intervention, Dr Amenounvé a interpellé l’audience sur la difficulté persistante des PME africaines à accéder aux marchés financiers. Malgré les efforts des acteurs du financement, notamment la création de compartiments dédiés dans certaines bourses, seules 105 PME sont aujourd’hui cotées en Afrique, contre près de 5 000 dans le monde, alors que le continent compte plus de 500 millions de PME en activité.
Il a identifié plusieurs freins majeurs notamment la structure familiale des PME et la volonté de conserver le contrôle. Une gouvernance souvent insuffisante face aux exigences de transparence et une faible culture boursière parmi les dirigeants et investisseurs.
Pour surmonter ces obstacles, il a plaidé pour une collaboration renforcée entre l’ensemble de l’écosystème : autorités de marché, banques centrales, institutions de développement, banques commerciales et organismes de garantie.
Selon lui les solutions pourraient inclure l’éducation financière, des incitations fiscales et non fiscales.
Des mécanismes d’atténuation des risques et le développement d’une demande captive pour les actions des PME.
Au‑delà des PME, Dr Amenounvé a insisté sur la nécessité pour les grandes entreprises des secteurs stratégiques mines, énergie, infrastructures de recourir davantage aux marchés boursiers. Selon lui, ces acteurs, moteurs de la transformation économique, doivent dépasser leur dépendance aux capitaux privés, aux financements de développement ou aux places financières internationales, afin de mobiliser des ressources de long terme sur les bourses africaines.
Abordant la question de l’innovation, le Directeur Général de la BRVM a souligné le rôle décisif de la digitalisation dans l’avenir des marchés financiers africains. Il a mis en avant l’impact attendu de la blockchain et de l’intelligence artificielle, qui transformeront profondément la finance mondiale dans les prochaines années, depuis les plateformes boursières et de règlement‑livraison jusqu’à la gestion d’actifs et l’éducation financière.
Souleymane Coulibaly