Le 20e Sommet du G20 s’ouvre à Johannesburg ce samedi 22 et dimanche 23 novembre 2025, marquant une étape historique. C’est pour la première fois que ce forum des grandes puissances économiques du monde pour coordonner les politiques économiques et financières se réunit sur le sol africain. Placé sous le thème « Solidarity, Equality, Sustainability », il incarne une volonté de refonder la gouvernance mondiale en intégrant davantage les priorités du Sud global.
Depuis décembre 2024, l’Afrique du Sud assure la présidence du G20 et s’impose comme un acteur clé de cette rencontre. Le président Cyril Ramaphosa dirigera les travaux aux côtés des dirigeants des 19 pays membres, de l’Union européenne et désormais de l’Union africaine, devenue membre permanent du G20 en 2023. Cette intégration institutionnelle consacre une avancée majeure pour la représentation africaine dans les débats économiques internationaux.
Au cours de ces deux jours de travaux, les discussions s’articuleront autour de cinq axes prioritaires : réduction des inégalités mondiales et promotion d’une croissance inclusive, le financement des infrastructures africaines, avec un objectif de combler un déficit estimé à 100 milliards $ par an. La transition énergétique et lutte contre le changement climatique, en renforçant la coopération sur les énergies renouvelables et la gestion durable des ressources. La réforme de la gouvernance mondiale, avec un plaidoyer pour une meilleure représentation de l’Afrique dans les institutions internationales. La stabilité financière et commerce international, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et les mutations économiques.
Au-delà de la symbolique, ce sommet constitue une plateforme décisive pour faire entendre la voix du continent dans la définition des règles économiques internationales. L’intégration de l’Union africaine au G20 offre aux pays africains une visibilité accrue et une capacité renforcée à défendre leurs priorités, qu’il s’agisse de financement du développement, de transition énergétique ou de réformes institutionnelles.
Le défi sera désormais de transformer les engagements en actions concrètes : mobiliser des financements pour les projets structurants, soutenir la jeunesse africaine et renforcer la résilience économique face aux crises mondiales. Pour l’Afrique du Sud, ce sommet est aussi une vitrine de son leadership continental et de sa capacité à porter les aspirations du Sud global.
Souleymane Coulibaly
