Alors que la COP30 se poursuit à Belém, au Brésil, une nouvelle étape importante vient d’être franchie pour l’avenir des négociations climatiques mondiales. Le groupe Afrique a proposé, mardi 11 novembre 2025, qu’Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, accueille la 32ᵉ Conférence des Parties (COP32) en 2027. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité par les délégations africaines présentes.
La désignation d’un pays hôte pour une COP doit être validée par consensus des États Parties, mais cette étape ne devrait être qu’une formalité. En effet, selon les règles de rotation géographique, la COP32 doit impérativement se tenir sur le continent africain. Addis-Abeba, siège de l’Union africaine, apparaît comme un choix stratégique et symbolique.
Malgré cette avancée, certaines voix africaines s’élèvent pour critiquer le format actuel des négociations. Sena Alouka, négociateur togolais et militant écologiste, a choisi de ne pas participer à la COP30, qu’il qualifie de « COP des élites ». Il dénonce une déconnexion croissante entre les enjeux climatiques vécus par les populations locales et les discussions menées dans les grandes conférences internationales. Alouka suit néanmoins les débats à distance, restant attentif aux décisions qui pourraient impacter les pays du Sud.
L’absence des grandes puissances polluantes à cette COP30 pose la question de la légitimité et de l’efficacité des négociations climatiques actuelles. Elle pourrait également renforcer les appels à une réforme du processus COP, pour le rendre plus inclusif, plus contraignant, et mieux adapté aux enjeux du Sud global.
Souleymane Coulibaly