La Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) s’est ouverte à Belém, au cœur de l’Amazonie, dans une atmosphère diplomatique tendue. Cette édition, qui marque les dix ans de l’Accord de Paris, devait relancer l’ambition climatique mondiale. Pourtant, l’absence remarquée des dirigeants des États-Unis, de la Chine et de l’Inde les trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre compromet sérieusement les espoirs de consensus.
Le retrait des États-Unis, officialisé par Donald Trump, s’inscrit dans une posture de désengagement climatique amorcée dès son retour à la Maison Blanche. Ce choix affaiblit la dynamique multilatérale et complique les efforts du Brésil, pays hôte, pour fédérer les grandes puissances autour d’un agenda commun. La Chine et l’Inde ont également décliné l’invitation, invoquant des priorités nationales et des désaccords persistants sur les mécanismes de financement et la répartition des responsabilités.
Face à ces absences de poids, l’Union européenne tente de maintenir son cap. Elle réaffirme son engagement en faveur de la transition énergétique et de la protection des forêts, notamment en Amazonie. Mais Bruxelles se heurte à des contraintes budgétaires majeures : les fonds destinés à soutenir les pays du Sud sont jugés insuffisants, et les tensions internes sur les budgets verts freinent les ambitions collectives.
Le choix de Belém comme lieu de la conférence n’est pas anodin. Il incarne la volonté du Brésil de replacer la biodiversité et la justice climatique au centre des débats. Pourtant, sans les principaux pollueurs à la table des négociations, les avancées risquent de rester symboliques. Les ONG et les délégations africaines appellent à une réforme profonde du système climatique international, plaidant pour un financement plus équitable et une gouvernance réellement inclusive.
Souleymane Coulibaly