Ce lundi 10 novembre 2025, Bamako semble renouer avec son rythme habituel. Après plusieurs semaines de paralysie provoquée par une pénurie aiguë de carburant, la capitale malienne reprend progressivement vie. Les grandes artères s’animent, les klaxons résonnent à nouveau, et les commerces, longtemps à l’arrêt ou en activité réduite, rouvrent peu à peu leurs portes.
À Hamdallaye ACI, cœur névralgique des affaires, les signes de redémarrage sont évidents. Les longues files devant les stations-service ont disparu, et les visages, encore empreints de prudence, laissent entrevoir un regain d’espoir. La circulation, redevenue dense, est désormais régulée par des agents de police postés aux principaux carrefours, sifflet en main, incarnant le retour progressif à la normalité.
Au marché de Dabanani, l’activité commerciale reprend des couleurs. Les étals sont mieux fournis, et la fréquentation est en nette hausse, signe d’un rééquilibrage en cours de la chaîne d’approvisionnement.
Après deux semaines de suspension, les établissements scolaires ont rouvert leurs portes ce lundi matin. Le Premier ministre, Général de Division Abdoulaye Maïga, s’est rendu à l’école fondamentale de Médina Coura, au groupe scolaire Mamadou Diarra N°2, pour constater de visu la reprise effective des cours.
Malgré cette amélioration palpable, la vigilance reste de mise. Les autorités poursuivent leurs opérations pour freiner la spéculation et les détournements qui ont largement contribué à aggraver la crise. Ces derniers jours, plusieurs saisies ont été réalisées dans le district de Bamako et ses alentours, témoignant d’une volonté affirmée de restaurer l’ordre et la transparence dans la distribution du carburant.
Au-delà de la pénurie ponctuelle, c’est tout le système d’approvisionnement énergétique qui mérite d’être repensé. Comment éviter une nouvelle paralysie ? Quelles mesures adopter pour garantir un accès équitable et durable à l’énergie ?
La réponse ne réside pas uniquement dans les réservoirs, mais dans une mobilisation politique et citoyenne en faveur d’un modèle plus juste, plus résilient, capable de répondre aux besoins fondamentaux sans céder aux logiques de rente ou de désorganisation.
Souleymane Coulibaly