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Offensive Hamas contre Israël : quelles leçons pour les gouvernements des Etats du Sahel face à la gestion des crises asymétriques ?

(L’ECONOMISTE DU MALI) Apres les attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis d’Amérique ayant révélé au grand jour les failles du système sécuritaire autour duquel était pendant longtemps entretenu le mythe de l’infaillibilité, les récentes opérations complexe et multidimensionnelle de Hamas contre l’Etat Hébreu ont plongé les observateurs du monde entier dans un Etat de sidération complet.

La stupeur continue d’habiter encore des chancelleries qui cherchent à mieux
comprendre les moyens et stratégies, les implications régionales et internationales de ces
opérations complexes ayant réussi à remettre en cause la solidité du système de sécurité et de renseignement israéliens.
Cependant, au-delà de ces différentes interrogations sur les offensives menées par Hamas, il est important de rappeler que l’histoire offre, également, des enseignements précieux sur les réalités de la gestion des conflits de type asymétrique.

En effet, nul ne doute de la puissance militaire de l’Etat d’Israël. Un Etat avec un service de renseignement décrit comme étant le plus performant au monde et qui dispose de l’arme nucléaire. Cette puissance de feu, cette armada militaire de l’Etat Hébreu n’a, pourtant, pas pu prévenir les opérations sanglantes de Hamas.

Elles sont considérées comme les premières dans l’histoire d’Israël depuis la guerre de six jours du point de vue de leur cruauté, de la taille du désastre humanitaire et la grande mobilisation internationale qu’elles ont provoqué. Les enseignements sont d’autant plus importants que ces incursions armées interviennent dans un contexte marqué par une lutte dite « implacable » contre les terroristes et alliés au Sahel.

Aujourd’hui, l’occasion est bonne une, fois de plus, d’attirer l’attention des gouvernements des Etats du Sahel a accordé une attention particulière à ce qui se passe au moyen orient. Ils doivent se résoudre à revoir le paradigme de « tout militaire » ou de « tout sécuritaire » en matière de lutte contre le terrorisme. Ils doivent, au moins, privilégier une démarche de type hybride en matière de prévention et de gestion du terrorisme.

Le discours dominant au sein de ces pays du Sahel, notamment, ceux qui se trouvent au sein de l’Alliance des Etats du Sahel institué par le pacte du Liptago Gourma est la « montée en puissance des armées ». Dans le contexte marqué par la reprise de la belligérance, les stratégies militaires révèlent qu’elles ont la capacité d’anéantir l’adversaire dans sa diversité.

Cependant, les réflexions doivent aller plus loin, notamment, sur les moyens en matière de sécurisation des territoires conquis dans la durée et les conditions optimales en matière de prévention des actions d’incursion et de déstabilisation qui pourraient continuer à être menées. C’est pourquoi, il est important d’encourager les initiatives étatiques à privilégier les méthodes pacifiques en matière de gestion des crises. La recherche des différents facteurs crédibles comme réponse aux activités terroristes doit être privilégiée.

Il s’agit, notamment, des solutions économiques, politiques ou culturelles. La violence ne produisant et ne reproduisant qu’elle-même, la lutte contre le terrorisme ne peut remplacer la recherche de la paix. Ils forment, à la limite, un ensemble indissociable.

Ibrahima Harane Diallo, Journaliste-Politologue, Chercheur à l’Observatoire sur la Prévention et la Gestion des Crises au Sahel/Chercheur associé à Timbuktu Institue.

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