La 47e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) s’est tenue jeudi 10 juillet 2025, à Malabo, capitale équato-guinéenne. Les dirigeants africains ont appelé à accélérer l’intégration continentale, en mettant l’accent sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la transformation locale des ressources et la lutte contre les flux financiers illicites.
Belmondo ATIKPO
Réunis dans le cadre de la 47e session ordinaire, les ministres des Affaires étrangères ont examiné les progrès réalisés sur le thème annuel « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les réparations », ainsi que sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Les participants ont aussi discuté des finances de l’organisation, des candidatures africaines au sein des institutions internationales et des défis liés à la ratification des traités de l’UA et de l’OUA. Le président de la Commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, a dénoncé les « tensions et conflits politiques » qui perturbent les programmes et ambitions du continent, citant le Soudan, la Somalie, l’est de la RDC et le Sahel. Il a appelé à mieux mobiliser le Fonds pour la paix afin de financer les opérations africaines dans ces contextes. Malgré un faible niveau de financement interne – 0,7% des contributions provenant des États membres et 5,6% des institutions financières africaines –, le président de la Commission a salué « des signes positifs », notamment l’accord de Washington entre la RDC et le Rwanda et le retour à l’ordre constitutionnel au Gabon. Sur la ZLECAf, il a exhorté les États membres à ratifier sans tarder l’ensemble des protocoles pour permettre la pleine opérationnalisation de cet accord commercial, présenté comme « l’initiative la plus transformatrice » du continent. Le président du Conseil exécutif et ministre angolais des Affaires étrangères, Tete Antonio, a, pour sa part, insisté sur la responsabilité des États à concrétiser les engagements pris dans le cadre de l’Agenda 2063. Il a mis en garde contre la menace que représente l’inaction sur l’unité normative et le processus d’intégration.
De son côté, Claver Gatete, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a souligné que la croissance africaine, projetée à 3,3% en 2024, reste inférieure aux niveaux d’avant la pandémie et nécessite des actions stratégiques pour libérer le potentiel du continent. Le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, Siméon Oyono Esono Angue, a ouvert la session en saluant la présence des délégués et en appelant à une réponse africaine coordonnée aux nombreux défis interdépendants, dont les crises politiques, la crise climatique, l’insécurité alimentaire et les inégalités économiques. Cette session ministérielle prépare la septième réunion de coordination de mi- année (7MYCM), prévue le 13 juillet à Malabo, qui réunira le Bureau de l’Assemblée de l’UA, les présidents des Communautés économiques régionales, des mécanismes régionaux et des États membres pour évaluer et coordonner les efforts en faveur de l’intégration continentale. Les ministres africains réunis à Malabo ont préparé la rencontre de haut niveau déroulée le 12 juillet entre l’UA et ses partenaires régionaux.