Pétrole
la demande mondiale ralentit, l’offre progresse
La Banque mondiale dans ses analyses anticipe un essoufflement durable de la demande mondiale de pétrole. Selon l’institution mondiale au troisième trimestre 2025, celle-ci n’a progressé que de 0,8 million de barils par jour (Mb/j), soit une hausse limitée de 0,7 % en rythme annuel. Ce rythme marque un net recul par rapport aux moyennes observées entre 2015 et 2019. Les projections de la Banque mondiale tablent sur une consommation de 103,8 Mb/j en 2025 et 104,5 Mb/j en 2026, confirmant la tendance au ralentissement.
Dans les économies avancées, la Banque mondiale précise que la consommation devrait rester quasi stable. En Chine, elle devrait reculer, portée par l’essor rapide des véhicules électriques et hybrides. À l’inverse, l’Inde apparaît comme le principal moteur de la demande mondiale, avec une consommation tirée par le GPL, l’essence, le naphta et le diesel.
La production mondiale devrait croître selon la Banque mondiale de 3 Mb/j en 2025 (+2,9 %), pour atteindre 106,1 Mb/j, puis progresser à 108,5 Mb/j en 2026. Cette hausse à en croire l’institution financière mondiale sera alimentée par la reprise de la croissance de l’offre dans la région MENAAP (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan), une accélération en Amérique latine et Caraïbes et un ralentissement dans les économies avancées.
Près de la moitié de l’augmentation prévue en 2025 proviendra de l’OPEP+ ajoute la Banque mondiale, grâce à l’ajustement à la hausse de ses quotas de production.
La note d’analyse de la Banque mondiale précise aussi que le prix du baril de Brent devrait s’établir en moyenne à 68 dollars en 2025, avant de reculer à 60 dollars en 2026, puis de remonter à 65 dollars avec la stabilisation du marché. Les risques de baisse sont liés principalement à l’augmentation des quotas de l’OPEP+, mais aussi à un éventuel regain de tensions commerciales et à une incertitude politique accrue.
Nonobstant, plusieurs facteurs pourraient pousser les prix au-delà des prévisions. La Banque mondiale explique ces facteurs par une demande plus forte que prévue dans les pays hors OCDE, une offre plus limitée, notamment en cas de réduction de la production américaine ou de quotas plus stricts de l’OPEP+, une aggravation des conflits au Moyen-Orient et en Ukraine et l’impact de nouvelles sanctions, comme celles récemment imposées par les États-Unis contre des entreprises pétrolières russes.
Souleymane Coulibaly
