Le lundi 3 novembre 2025, à Casablanca, en marge de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS), le Dr Félix Edoh Kossi Amenounvé , Directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a participé à un panel stratégique intitulé : « Relancer les marchés boursiers africains : forger des entreprises familiales cotées en bourse aux ambitions panafricaines ». Une intervention marquée par une conviction forte : pour transformer durablement les marchés boursiers africains, il est essentiel d’y attirer davantage d’entreprises à capitaux majoritairement africains.
Dans un contexte de montée en puissance des secteurs privés africains, le Dr Amenounvé a plaidé pour une « africanisation » des marchés boursiers. Cette démarche vise à permettre aux économies du continent de raconter elles-mêmes leur trajectoire de développement, en s’appuyant sur des champions locaux porteurs d’une vision stratégique et d’une ambition de long terme.
« Les entreprises familiales représentent près de 70 % du secteur privé africain, mais ne comptent que pour 7 % des sociétés cotées en bourse. Pourtant, les investisseurs sont désormais prêts à les accompagner. Les freins traditionnels crainte de perte de contrôle, exigences de transparence, coûts liés à la cotation continuent de dissuader nombre d’entre elles de franchir le pas, alors même que la question de la survie et de la transmission intergénérationnelle devient centrale », souligne-t-il.
« On reste focalisé sur les questions de perte de contrôle, de transparence, de coût… pour ne pas aller en bourse afin de renforcer les fonds propres des entreprises. Et pourtant, nos capitaines d’industrie sont préoccupés par la survie et la transmission », a martelé le Dr Amenounvé .
Lors du panel, la question de la gouvernance a été abordée. Pour le patron de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) Dr Amenounvé, celle-ci peut être encadrée par des règles, et la gestion confiée à des compétences acquises ou achetées. Mais selon lui le véritable levier de continuité reste le capital.
Pour relever ce défi, le Dr Amenounvé propose une approche collective articulée autour de trois axes : promouvoir des mécanismes de gouvernance adaptés aux réalités africaines, imaginer des règles de cotation qui préservent le patrimoine familial et consolider les passerelles de financement régionales, à travers des initiatives comme le WACMIC en Afrique de l’Ouest et l’AELP au niveau continental, qui favorisent l’interconnexion des bourses africaines.
Selon le Directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) à la BRVM, cette vision se traduit par des actions concrètes : faciliter l’accès aux ressources de long terme, renforcer la transparence et la gouvernance des entreprises cotées, et accompagner l’expansion régionale des entreprises familiales au sein de l’Union.
« L’histoire de l’économie africaine doit être écrite par des entreprises africaines qui se transmettent de génération en génération, avec le capital comme levier de continuité et d’ambition », a conclu le Dr Amenounvé.
Souleymane Coulibaly
