(L’ÉCONOMISTE DU MALI)-Trois jours après l’annonce officielle de la victoire écrasante d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 25 octobre, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), installée à Abidjan, affiche une réaction prudente, oscillant entre soulagement institutionnel et attentes économiques.
Avec 89,77 % des suffrages exprimés, Alassane Dramane Ouattara entame un quatrième mandat dans un climat politique marqué par l’éviction de ses principaux opposants, invalidés par le Conseil constitutionnel. Si cette issue était largement anticipée par les milieux financiers, elle ravive néanmoins les interrogations sur la gouvernance, la cohésion nationale et la capacité du pays à maintenir son cap de croissance.
L’indice général BRVM Composite a enregistré une hausse modeste de 0,6 % dès le lundi suivant l’annonce, traduisant une forme de soulagement des investisseurs face à l’absence de tensions post-électorales. Les valeurs bancaires, telles que Société Générale CI et NSIA Banque, ont progressé légèrement, portées par l’espoir d’une continuité dans les réformes macroéconomiques. À l’inverse, les titres de l’agro-industrie notamment Palmci et SOGB sont restés stables, les opérateurs restant attentifs aux politiques foncières et aux éventuelles crispations sociales dans les zones rurales.
Malgré cette apparente stabilité, plusieurs analystes signalent une baisse des volumes échangés, révélatrice d’un attentisme stratégique chez les investisseurs internationaux. Les agences de notation, pour leur part, n’ont pas encore révisé leur appréciation de la dette ivoirienne, mais des ajustements pourraient intervenir selon les premières orientations du nouveau mandat.
La BRVM, qui fédère huit pays de l’UEMOA, demeure un indicateur sensible de la stabilité régionale. En Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest francophone, le marché boursier reflète à la fois les espoirs d’une relance post-électorale et les incertitudes liées à la concentration du pouvoir exécutif.
O.M
