ECONOMIESBourses et MarchésGuinée-Bissau: une levée de fonds mesurée sur le marché UMOA-Titres

Guinée-Bissau: une levée de fonds mesurée sur le marché UMOA-Titres

Alors que plusieurs pays de l’UEMOA mobilisent régulièrement entre 30 et 40 milliards FCFA par émission sur le marché régional des titres publics, la Guinée-Bissau adopte une démarche plus prudente. Cette retenue soulève une interrogation : s’agit-il d’une contrainte économique ou d’un choix stratégique pleinement assumé ?

Lors de sa dernière opération, l’État bissau-guinéen a levé 8 milliards FCFA, avec des taux de rendement fixés à 7,91 % pour les bons du Trésor à court terme et 9,56 % pour l’OAT à trois ans. Ce n’est pas un cas isolé. En octobre, une émission visant 15 milliards FCFA avait suscité une forte demande, atteignant 164 % de sursouscription, soit 24,72 milliards proposés. Plus tôt, le 28 juillet 2025, une levée de 12,5 milliards FCFA avait généré un engouement exceptionnel : plus de 39 milliards soumissionnés, correspondant à un taux de couverture de 313 %. Pourtant, seuls 8 milliards avaient été retenus, bien en deçà des offres des investisseurs.

Pour les analystes, ces chiffres traduisent une confiance manifeste du marché envers la signature souveraine de la Guinée-Bissau, malgré des montants volontairement limités. Contrairement à des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali ou le Burkina Faso, qui multiplient les émissions pour financer des projets d’envergure ou combler leurs déficits, Bissau semble privilégier une gestion disciplinée de sa dette.

« En restreignant ses levées, le pays évite une accumulation excessive de titres et teste progressivement sa crédibilité. Cette stratégie permet de maintenir des taux attractifs tout en consolidant sa réputation sur le marché régional, sans alourdir ses échéances de remboursement », explique un économiste.

Les écarts observés entre les montants mobilisés par les États de l’UEMOA reflètent des réalités budgétaires différentes : certains disposent d’une capacité d’absorption plus élevée et d’un besoin de financement plus pressant, tandis que d’autres, comme la Guinée-Bissau, avancent avec prudence, préférant asseoir la confiance des investisseurs avant d’élargir leurs ambitions.

« La forte appétence des investisseurs pour les titres bissau-guinéens montre que le marché est prêt à soutenir une montée en puissance. Mais le pays choisit de progresser pas à pas, consolidant d’abord sa crédibilité avant de viser des volumes plus importants », souligne un analyste du marché sous-régional.

Souleymane Coulibaly

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