A LA UNEDésinformation et Manipulation: le Mali face au regain de narratifs médiatiques occidentaux

Désinformation et Manipulation: le Mali face au regain de narratifs médiatiques occidentaux

Le Mali est une nouvelle fois la cible d’une campagne de désinformation orchestrée par certains médias occidentaux, en particulier français. Ces derniers véhiculent l’idée que le pays serait « sous contrôle du JNIM » (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), une organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda. Des affirmations jugées exagérées, sorties de leur contexte, voire délibérément instrumentalisées. Cette narration alarmiste s’inscrit dans une longue tradition de récits médiatiques qui, sous couvert de préoccupations sécuritaires, ont souvent servi à légitimer des interventions militaires étrangères. Le cas malien semble aujourd’hui suivre ce schéma bien rodé.

Ce type de manipulation n’est pas inédit. En 2003, l’administration Bush fils avait invoqué la présence d’armes de destruction massive en Irak  sur la base de rapports contestés  pour justifier une guerre dont les conséquences géopolitiques sont encore visibles. En 2011, la France de Nicolas Sarkozy a joué un rôle central dans l’intervention militaire en Libye, allant jusqu’à soutenir l’élimination physique du dirigeant Mouammar Kadhafi. Présentée comme une opération de protection des civils, cette intervention a plongé la Libye dans le chaos, favorisant la prolifération des groupes armés dans toute la région sahélienne.

En 2013, la France a de nouveau invoqué la menace djihadiste pour intervenir militairement au Mali à travers l’opération Serval, sans pour autant s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité ni aux dynamiques locales.

Aujourd’hui, alors que le Mali affirme sa souveraineté et redéfinit ses partenariats sécuritaires, ces récits alarmistes ressurgissent. Ils visent à semer le doute sur la capacité du pays à se gouverner et à assurer sa propre sécurité. Pour les autorités maliennes, il s’agit d’une véritable guerre psychologique, destinée à affaiblir la cohésion nationale et à préparer l’opinion internationale à une nouvelle forme d’ingérence.

Face à cette offensive médiatique, de nombreux analystes appellent à la vigilance. Ils rappellent que la lutte contre le terrorisme ne doit pas être détournée pour servir des agendas géostratégiques. Le Mali, comme tout État souverain, a le droit de choisir ses partenaires, de définir sa stratégie sécuritaire et de défendre son image contre les campagnes de diabolisation.

Cette situation soulève une question plus large : qui contrôle le récit sur l’Afrique, et dans quel intérêt ? Pour beaucoup, il est temps que les pays africains reprennent la main sur leur image, leur sécurité et leur avenir, sans être constamment jugés à travers le prisme d’intérêts extérieurs.

Souleymane Coulibaly

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