(L’ÉCONOMISTE DU MALI)- Malgré une conjoncture nationale marquée par des tensions socio-politiques et sécuritaires, le Mali poursuit ses opérations sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), consolidant sa crédibilité au sein de l’espace UEMOA.
Dans un climat d’instabilité, le Trésor public malien continue de mobiliser des ressources sur le marché financier régional. À travers des émissions régulières de titres publics, le pays démontre sa capacité à attirer les investisseurs de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), renforçant ainsi sa présence à la BRVM.
Dernière illustration en date : une opération visant à lever 30 milliards de FCFA a permis de collecter 28,78 milliards, soit 94,2 % du montant ciblé. Ce taux de souscription élevé traduit une confiance soutenue des investisseurs dans la signature malienne, en dépit des incertitudes politiques et des défis sécuritaires.
Cette performance s’inscrit dans une logique de continuité financière. L’État malien cherche à diversifier ses sources de financement tout en respectant ses engagements vis-à-vis du marché. En misant sur la transparence budgétaire et la régularité des émissions, le Mali envoie un signal clair : celui d’un État résilient, engagé dans les mécanismes d’intégration économique régionale.
Les analystes économiques et boursiers soulignent que cette stabilité repose en grande partie sur la robustesse des institutions financières sous-régionales, notamment l’Agence UMOA-Titres et la BRVM, qui offrent un cadre structuré et sécurisé pour les opérations souveraines.
Au-delà du financement de la dette, la présence active du Mali sur la BRVM permet de soutenir des projets structurants dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation et de la santé. Elle constitue également un outil stratégique pour restaurer la confiance des partenaires techniques et financiers, en montrant que l’État reste opérationnel et tourné vers l’avenir.
Dans une région où plusieurs pays affrontent des défis similaires, le cas malien illustre qu’il est possible de concilier gestion de crise et discipline financière. Reste à transformer cette résilience budgétaire en moteur de relance inclusive, au bénéfice des populations, en particulier les plus vulnérables.
O.M