A LA UNELa BCEAO affiche un bénéfice de 686 milliards de FCFA en 2024

La BCEAO affiche un bénéfice de 686 milliards de FCFA en 2024

La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a doublé son bénéfice en 2024, atteignant 686 milliards FCFA, une hausse de 117 % par rapport à l’année précédente, grâce à divers facteurs techniques et stratégiques. Le résultat net d’intérêts à crû, atteignant 682,7 milliards FCFA, tandis que les revenus de refinancement ont augmenté de 46 %.

Les rachats de titres publics ont rapporté 86,5 milliards FCFA, s’inscrivant dans un contexte de tensions de liquidité bancaire. Parallèlement, la BCEAO a optimisé ses avoirs extérieurs, générant 133,6 milliards FCFA d’intérêts.

Les opérations de changement ont également profité, avec un résultat net de 62,4 milliards FCFA, malgré une perte latente sur certains dispositifs. Les charges d’exploitation ont été maîtrisées, et le résultat global, incluant la réévaluation des réserves d’or, a atteint 1 560,6 milliards FCFA, un chiffre presque triplé par rapport à 2023.

Premier moteur de la performance annuelle de la BCEAO : le lien du résultat net d’intérêts, qui atteint 682,7 milliards de francs CFA en 2024, contre 434,1 milliards un an plus tôt. Une progression de près de 250 milliards qui ne doit rien au hasard.

Dans un contexte de resserrement monétaire mondial, la banque centrale ouest-africaine a habilement déployé ses instruments, sans modifier ses taux directeurs. Elle a laissé les marchés déterminer le prix de l’argent à son guichet hebdomadaire, où les taux ont flirté avec les 5,5 %, soit 200 à 300 points de base de plus que durant une bonne partie de l’année précédente.

Le signal était clair : les banques commerciales, confrontées à des tensions de liquidités, ont répondu présentes. En conséquence, la BCEAO a considérablement augmenté les volumes injectés, entraînant un emprunt de 46 % des revenus émis du refinancement, qui s’établissent à 482,2 milliards de francs CFA.

À cela s’ajoute un retour en force des rachats de titres publics. Longtemps outil discret dans l’arsenal monétaire de la BCEAO, ces opérations ont rapporté 86,5 milliards de francs CFA, contre à peine 32,9 milliards en 2023. Le timing était opportun : face aux tensions sur les trésoreries bancaires et aux rendements souverains attractifs, ces rachats ont offert un double avantage en soutenant les marchés domestiques tout en rehaussant les revenus de placement. De fait, cette ligne contribue à elle seule à plus de 50 milliards de revenus supplémentaires.

Notons que la BCEAO n’a pas seulement joué sur les taux. Elle a aussi tiré parti de la géographie monétaire. Avec des taux toujours élevés du côté de Francfort et de Washington, elle a repositionné ses avoirs extérieurs — notamment en euro et en dollar — sur des supports mieux rémunérés. Les intérêts générés par les avoirs en devises ont progressé de près de 19 milliards, pour atteindre 133,6 milliards de francs CFA.

En outre, les revenus issus des comptes de correspondants, c’est-à-dire des dépôts à vue auprès d’institutions étrangères, ont été multipliés par deux et demi, s’élevant à 9,6 milliards. En revanche, on note une baisse significative du côté des produits : les revenus générés par le portefeuille de titres extérieurs ont chuté de 13,6 milliards FCFA, passant de 58,6 à 44,9 milliards entre 2023 et 2024.

Notons que cette diminution est surtout due à la réduction des intérêts perçus sur les bons du Trésor étrangers, qui ont généré 30,1 milliards cette année, contre 45,5 milliards un an plus tôt. Enfin, en ce qui concerne les charges d’intérêts, la BCEAO a opéré une réduction nette. La note s’est allégée de 30 milliards, pour tomber à 90 milliards de francs CFA. Ceci est principalement dû à la suppression des charges exceptionnelles qui avaient été enregistrées en 2023 sur certains bons du Trésor évalués à la juste valeur.

Ismael Konta

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