(L’ECONOMISTE DU MALI)- Dans une note interne adressée le 31 août 2023 au personnel, le directeur général de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), Edouard Ebah Abada, fait savoir qu’à la suite de la réunion du 23 août 2023 entre la direction générale et les délégués du personnel, »il a été prévu que les salaires du mois d’avril 2023 devraient être payés en espèces, si les recettes des ventes du pagne de la Journée internationale des enseignants le permettaient ».
À ce jour, poursuit le DG de la Cicam, les fonds réunis ne pouvant pas payer la totalité desdits salaires, des dispositions ont été prises pour un paiement en deux tranches. « La première tranche correspondant à une avance de 50 000 FCFA par employé sera payée le 1er septembre 2023. Aussitôt que les recettes des ventes seront réunies, le solde sera immédiatement servi au personnel ».
Dans un rapport présenté le 14 juillet 2023 à Douala, le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) a dressé un bilan peu reluisant de la Cicam. L’entreprise cumule une dette de plus de 22 milliards de FCFA et accumulation des déficits chaque année ? Depuis 2021, la société publique dotée d’un capital de 1,15 milliard de FCFA a affiché un résultat négatif de 3,55 milliards FCFA.
En plus de la vétusté de l’appareil de production, cette situation serait due à une concurrence des tissus en provenance des pays d’Asie et d’Afrique de l’Ouest. Une source au sein de l’entreprise indique qu’elle ne contrôle qu’à peine 5% des parts du marché du pagne dans le pays, contre 80% pour les produits en provenance de l’Asie (principalement de la Chine), 10% du Nigéria, et 5% des autres pays de l’Afrique de l’Ouest.
Le BMN estime que la restructuration de la plus importante entreprise de transformation du coton du pays, créée en 1965, nécessite une enveloppe comprise entre 30,7 et 48,2 milliards de FCFA, selon qu’elle se fasse uniquement par l’État ou que celui-ci associe le secteur privé.